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Derrière la scène

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Affiche de la pièce "Un hiver de cochon"

2008/2009

Un hiver de cochoN

En 2008/2009, création de « Un Hiver de Cochon », texte sur les amours de George Sand et Fréderic Chopin que j’ai écrit et que j’interprète à la « Péniche Opéra », à Paris. Lieu côté, sur une vraie péniche sur le canal St Martin, 75011. Je suis accompagnée d’une pianiste et d’un violoncelliste, il fait un froid de gueux mais on est heureux, ça marche bien. Pourtant, ce n'était pas gagné… Le soir de la première, la barge était comble, les musiciens en place, je m’avance vers le micro, j’attaque ma première phrase : « Pourquoi Bach ? », et là, stupeur et… -les tremblements, entre le trac et le froid, étaient déjà là…- le régisseur avait oublié d’allumer le micro… Par Pavarotti ! Je joue en « mute » ! Il m’a fallu doubler les décibels pour que ma voix atteigne le fond de la péniche qui, de par le fait, est tout en longueur, avec en plus les clapotis de la flotte en résonance sur la coque métallique du rafiot, un calvaire ! Heureusement que… comme tout le monde l’aura remarqué, j’avais du coffre…

2009

Des Étés de sauterelleS

Bien sûr, ayant exploré quelques pans de l’intimité George Sand et Chopin, je me devais de conclure leur histoire avec les sept dernières années passées entre Paris et Nohant, entre 1839 et 1847.

Pour la petite anecdote, j’avais dans la tête ce titre, « Des étés de Sauterelles », il s’était imposé comme une évidence. Après les cochons, l’appel de l’aérien ? Mais ça a été bien plus compliqué que je ne le pensais. Tout simplement parce que… il n’y a pas de sauterelle à Nohant, non, pas l’ombre d’un criquet dans le Berry… mon titre n’avait aucun sens, j’étais désemparée… Alors pour détourner l’attention, j’ai écrit une petite escroquerie dans laquelle les musiciens, entre deux accords plaqués bémols et trois effleurements d’archet sur la corde de sol, animaient des marionnettes à l’effigie de Maurice et Solange, les enfants de George Sand, qui batifolaient dans le jardin le soir à la fraîche au son des… grillons !

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Extrait de texte "Des étés de sauterelles", de Cécile Auclert
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Malheureusement, il n’existe pas de captation « Des Étés de Sauterelles ». Mais le texte existe, ce sont toujours les compositions de Frédéric Chopin, et toujours avec piano et violoncelle, il peut être repris par qui veut, n’importe où, en n’importe quelle langue, la musique est universelle… Avis aux inconditionnels du Maestro…

Après les Chopin, ma vie a encore pris un virage, à croire que j’aime ça… et je suis partie, en plein mois de Janvier, dans un petit village médiéval d’Italie écrire un roman, mon premier, « À propos de Cora Martino ».  Je l’avais démarré avant les spectacles, je l’avais un peu rangé dans mon placard secret, entre mes culottes et mes chaussettes, hyper sexy la description… en plus c’est débile parce que je n’ai pas de placard secret avec un rayon culottes, un rayon chaussettes, c’est pas du tout comme ça que ça se passe chez moi dans mon tiroir, c’est tout mélangé… Enfin bref, qu’est-ce que je disais ? Ah oui ! Après Cora, qui m’a beaucoup mobilisée, -elle est gentille mais elle est quand même pas facile la donzelle !- j’ai eu à nouveau envie d’écrire un spectacle musical mais dans un style jazzy cette fois, « La Pluie Boulevard St Germain ».

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Affiche de la pièce "La Pluie Boulevard Saint-Germain"

2016

La Pluie Boulevard Saint-Germain

Laissez-moi vous raconter comment j’ai commencé à écrire "La Pluie" tellement c’est saugrenu. En Avril, je pars rejoindre ma fille pour 3 semaines en Martinique, le rêve ! On dégotte un hébergement improbable, que l’on baptise « Le Kosovo » tellement il était rudimentaire ; il n’y avait pas beaucoup de tuyaux mais je n’ai jamais épongé autant de flotte en si peu de temps, rien ne marchait… Et puis, la tuile : 3 jours après mon arrivée me tombe sur le coin de la face une petite taquinerie médicale. Un petit tour à « l’hôstopital » de Fort-de-France et me voilà cloîtrée au Kosovo.

 J’aurais peut-être opté pour un eu plus de confort si je l’avais vu venir cette galère, m’enfin… La journée, les jeunes partaient baguenauder et j’étais seule, bien sûr, interdite de soleil, alors j’ai écrit, et j’ai commencé à écrire La Pluie… Ce qui reste pour moi un total mystère parce que… Comment peut-on penser écrire une histoire qui se déroule sous la pluie Boulevard St Germain à Paris alors qu’on crève de chaud par 30° en Martinique ? Non, définitivement, parfois, je ne me comprends pas… Mais comme dirait un certain Commissaire Beaudru, protagoniste essentiel de La Pluie : « Personnellement, ça fait longtemps que j’ai arrêté d’essayer de comprendre ».

Toujours est-il que trois ans plus tard "La Pluie" existait, ne me manquait plus que le ou la pianiste. Je connaissais un jeune pianiste, très doué et nous avons fait chez moi, à l’arrache cette petite bande-annonce qui a été réalisée par un très précieux ami, Philippe Carrese qui, malheureusement, est parti bien trop tôt dans d’autres sphères… Mon ami, tu me manques… Ce pianiste n’a finalement pas été au bout de l’aventure mais cette petite bande démo que j’aime beaucoup existe alors je vous la divulgue. 

Puis j’ai rencontré Agathe Di Piro, pianiste et compositrice, pile ce qu’il me fallait, et ensemble, nous avons créé à Marseille « La Pluie Boulevard Saint Germain ». Nous avons fait quelques dates, de ci, de là, mais il me manquait quelque chose d'essentiel et je savais exactement quoi, c’était de la trompette. J’ai fait du saxophone, -du ténor ! Et oui ! Gros coffre !- mais en aucun cas je n’entendais du saxophone pour La Pluie, non, j’avais dans l’oreille de la trompette, et rien que de la trompette.

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2017

La Pluie Boulevard Saint-Germain

Donc, je me mets en quête d’un trompettiste, si possible un savant mélange d’Armstrong et Miles Davis bien sûr… Et je le trouve, et nous répétons dans mon petit appartement de 33 m2 où tout est empilé un peu partout, et ce n’est pas toujours facile parce que parfois, il fait très chaud et… et un jour, pendant que débitais mon texte, le trompettiste, assis en face de moi me dit : « Je crois que c’est la première fois de ma vie que je répète en face d’une cocotte-minute ! » Le cri du cœur, et le fou-rire qui va avec. C’est vrai que pour l’inspiration, il y a mieux qu’un assemblage cuivre-inox… Mais on fait avec les moyens du bord, non ?

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2017

SMOG IN LONDON

Et puis, bien sûr, j’ai décidé de faire une suite à La Pluie, « Smog in London » et je ne sais pas pourquoi j’ai toujours cette fichue manie de toujours vouloir faire une suite à une aventure qui pourrait très bien en rester là mais non, un nouvel épisode arrive et c’est plus fort que moi… C’est sûrement parce que j’ai horreur des fins, je les négocie très mal. Je crois que je culpabilise de laisser tomber mes personnages, comme si le fait de les quitter allait les tuer, je… 

Allô Stephan King ?

 

Mais Smog prend forme, toujours avec Peter, Jennifer et le Commissaire Beaudru, je me suis attachée, au fil de l’écriture, bien plus que je ne le pensais. Pour la création à Marseille au « Théâtre du Têtard », une fois encore ce fût épique. Tous mes textes sont manuscrits puisqu’ils m’accompagnent sur scène, qu’ils sont religieusement posés sur un pupitre et que j’égrène les pages au fil du récit. Mais pour Smog, j’étais très, très en retard, mon livre de scène n’était pas fini. Alors, à 8 jours de la première, je suis partie m’enfermer dans un hôtel et j’ai passé 2 jours et 3 nuits à écrire mon manuscrit, pratiquement sans dormir. Un truc de ouf ! L’ami qui est venu me chercher m’a trouvé particulièrement azimutée… Mais j’avais rempli ma mission : les pages de mon manuscrit étaient remplies. Y avait plus qu’à !!

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Affiche de la pièce "Smog in London"

Après mon marathon calligraphique, le spectacle a pu démarré et a bien marché, même si la salle n’était pas toujours comble, fichues élections présidentielles… Je me rappelle d’un dimanche particulièrement calme, - toujours à cause de ces foutues élections prés…-, il y avait peu de monde, nous étions un peu déprimés quand, juste avant la représentation, le régisseur a déboulé à toute berzingue dans la loge pour nous prévenir qu’un chinois, un potentiel acheteur et tourneur, assisterait à la représentation ; il était en quête de spectacles exportables pour les provinces du Nord de la Chine. Par Bouddha ! Il nous a fallu peu de temps pour nous imaginer sur une scène en plein air sur les rives du Mékong, dans un théâtre-pagode flottant devant les berges du Yang Tsé Kiang, et pourquoi pas l’équivalent du Canergie Hall à Shangaï, Pékin, Hong Kong !

 

Oui ce soir-là, on est parti loin, très loin… À la fin de la représentation, rencontre avec le chinois prometteur, Monsieur Wong-Lee. Oui, je sais, c’est pas très original, ça fait connoté, moi-même, cette platitude m’emmerde mais pour de vrai, il s’appelle comme ça, et là, pour le coup, je n’y peux strictement rien. Monsieur Wong-Lee donc, était ravi, il avait beaucoup aimé le spectacle et chacun de nous y était allé de son anglais pour le charmer quand lui-même était aux dragons volants d’être au cœur de notre attention. Oui, ben, là-bas, dans ces provinces, ils n’ont pas d’anges, ils ont des petits dragons volants, ça non plus, je n’y peux rien… Échanges de coordonnées, mails, réseaux et tout le toutim, « We’ll keep in touch ! Thank you anyway ! I’ll let you know ! », enfin toujours le même bla-bla mais en dialecte franco-anglo-chinois cette fois, une petite variante. Et avec grand sourire à l’appui. Wahou ! Quel avenir enchanteur ! S’en suivit pour nous tous une magnifique nuit de rêves asiatiques avec papillons multicolores, lampions valsant au gré du vent, piano ondulant aux trémolos de la trompette tout en voguant sur la délicatesse de mes mots chatoyants… Et j’avais plein de mini dragons volants qui voltigeaient autour de moi, et tout ça, au bord du Yang Tsé Kiang ! Oui, nous étions de grands rêveurs…

La chute, vous devez la voir venir : Monsieur Wong-Lee a regagné son Impérial Orient, ravalant avec lui ses promesses d’un avenir radieux comme le soleil levant… Alors, de rage, nous avons banni de notre régime alimentaire les nems, beignets de crevettes et canards laqués durant tout le reste des représentations. De grands rêveurs oui, mais de grands gamins vengeurs aussi, gnark, gnark ! Parce que du coup, on s’est défoulés sur les fraises-chantilly, on s’est ait fait des orgies ! Ah, ah ! Et pan Mister Lee !

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