top of page

Cinéma

Ma carrière au cinéma, bien que modeste, m'a offert des opportunités uniques et enrichissantes. Chaque rôle, aussi petit soit-il, a contribué à mon parcours et à ma croissance en tant que comédienne. Je vous partage des anecdotes de ces moments passés aux côtés des plus grands.

Frankenstein 90

image.png

Un pur nanar des années 80 tourné en Centre France, à Bourg-la-Reine, sous-entendu « Tronche-la-Queen », comprenne qui peut… Pour la petite histoire, je jouais une androïde, mariée à un androïde, Marc Lavoine, car le réalisateur, Alain Jessua, nous avait engagés pour la couleur de nos yeux bleus, très bleus. Alain était adorable et très méticuleux ; malheureusement, il avait hérité de touffes de poil façon bottes de persil dans les oreilles, ce qui avait le gros inconvénient d’accaparer une bonne partie de notre concentration. De surcroît, le regarder dans les yeux était aussi très déstabilisant parce qu’il avait hérité en sus d’un incontournable strabisme qui avait tendance à vous faire répondre à une question alors que c’était à votre voisin qu’il la posait. Enfin, toutes ces broutilles n'altéraient en rien notre puissance d’interprétation parce que bon… jouer des androïdes, euh… il n’est pas nécessaire d’être Sociétaire de la Comédie Française non plus…

Mais bien sûr, il y avait une cerise sur ce gâteau. Les deux protagonistes, le scientifique et sa créature, n’étaient autre qu’Eddy Mitchell et Jean Rochefort, vous imaginez ? Alors, quand nous débarquions de Paris le soir dans cette auberge au beau milieu de nulle part et que nous assistions, subjugués, aux récits hauts en couleurs de ces deux compères régalant d’anecdotes un auditoire hilare tout en trempant leur boudoir dans un verre de petit marc bien local ! Pour moi, du haut de mes 18 printemps, vous imaginez l’hallu ! Un longiligne moustachu et un costaud rocker se renvoyant la balle sur le terrain cinéphile, musical ! À défaut   de gnôle, moi, je buvais du petit lait…

 

Et aujourd’hui, l’affiche de ce film est vraiment à l’image de toute une époque où ça déconnait bien encore. Un collector ! 

L’homme au masque de fer

image.png

Un casting de plus, en anglais cette fois, ils étaient plus rares, il y avait moins de clients…  Comme toujours, quelques répliques à baragouiner devant le premier assistant, « merci, au revoir, on vous appellera », la classique, puis je suis sélectionnée pour le second tour, en présence du réalisateur Randall Wallace, le scénariste de « Braveheart ». Déjà, ça claque ! Et finalement, je suis prise. Yeah man ! Un casting à XXX millions de dollars Baby ! Gabriel Burne, Jeremy Irons, Gérard Depardieu, John Malkovitch, Léonardo Di Caprio, avant qu’il ne coule dans Titanic le pauvre chou… 12 corps de métier nominés aux Oscars pour divers films, et un tournage en France dont une partie était prévue trois semaines dans un manoir du 16ème siècle aux alentours du Mans. Je devais rester 2 jours, j’y suis restée 9. Han, han !

 

Je n’étais pas figurante, j’étais silhouette, un tout petit mini rôle avec quelques lignes de texte. Sur le plan de travail, la liste de tous les comédiens par ordre d’importance, j’étais n° 37 : servante 1. Et oui, effectivement, comme j’étais plutôt gironde, je me suis retrouvée en cuisine et, entre pot de crème, pichet de lait et vache à traire à l’arrière, quand on me voit batailler avec mes ustensiles sur le plan de travail médiéval, ça saute aux yeux : j’étais, à l’époque, une ébauche de l’enseigne des yaourts « La Laitière ». J’en ai fait des castings de pub, mais pour celle-là, on ne m’a jamais contactée… J’en ai presque été vexée…

 

Après, et si vous me cherchez bien, vous me retrouvez dans la paille, entourées de deux autres donzelles, avec l’honorable postérieur de Gérard Depardieu en avant-plan. Et Porthos a, dans la scène et malheureusement pour lui, « son épée courbée… ». Gérard Depardieu retardait de jour en jour le moment de tourner cette séquence, elle l’embêtait. Pourquoi ? L’allusion à son glaive incurvé ? Toujours est-il que c’est grâce à lui que je suis restée six jours de plus alors merci monsieur. Je ne pouvais pas rêver meilleur parterre de stars pour peaufiner mon apprentissage, je me faisais toute petite mais j’étais partout. J’avais l’oreille bionique de Super Jaimie, les yeux en mode périmètre de sous-marin russe en repérage dans La Baie des Cochons à Cuba, j’étais une éponge des caraïbes, j’absorbais tout. 

 

Je ne voulais pas partir mais finalement, l’équipe en avait aussi terminé avec ce décor alors tout s’est terminé pour tous au même moment. Il y a même eu un petit pot de départ ! Et bien sûr, Jeremy Irons m’a demandée en mariage mais Gérard-Porthos était furieux parce qu’il m’avait demandé en premier. Je ne savais plus quoi faire, quoi dire ! Et c’est à ce moment-là que Johnny Malko est arrivé en perdant presque haleine parce qu’il avait déjà publié les bans ! Et oui ! non ! Je ne savais plus du tout où donner de la tête, je… je… Et c’est pile à ce moment-là que Léonardo est sorti de la longère, et il n’avait pas son putain de masque sur la gueule, il était pas tout grillagé pour une fois, mais il se demandait ce qu’il se passait. Mais là, quand il m’a vue, il est tombé à genoux et m’a illico priée d'être sa femme, et moi je me demandais : mais qu’est-ce qu’ils ont tous à vouloir m’épouser ? ».  

Pardon, pardon, je digresse, je suis dans la vraie vie, pas dans celle des films et ça ne s’est pas du tout passé comme ça. Les séquences « servantes » étaient dans la boîte, nous avons touché notre chèque et chacune de nous est retournée dans la sienne, de boîte... 

 

Ce film n’est pas un chef d’œuvre, et certains ne m’ont jamais trouvé dans la paille, ah, ah… mais pour toutes les raisons évoquées, je l’aime beaucoup. 

grosse fatigue film.jpg

Grosse fatigue

Toute la délicatesse de Michel que j’avais connu, comme tous les autres membres du Splendid, grâce à « l’Ex-femme de ma vie ». Je n’étais donc pas cette jeune fille qui exhibait sa grosse poitrine pour l’élection de « Miss Gros Seins », il avait engagé une doublure. Moi, je n’ai joué que les scènes avec un gros nounours dans les bras et derrière-moi, le sosie de Michel Blanc, sauf que… c’était le vrai Michel… Carte chance !

image.png

Nuit d'ivresse

Et c’est donc sur ce film qu’a eu lieu ma première rencontre avec Josiane Balasko.(voir Théâtre : L’Ex-femme de ma vie »Rôle : une invitée, c’est tout dire… Le fameux film où elle me regardait en permanence de travers à la place de l’autre brunette, je n’ai jamais su pourquoi… Peut-être qu’elle me testait… Non ! Ça se peut pas ! À ce moment-là, elle n’avait pas encore écrit « l’Ex-Femme de ma Vie ». Non, j’étais juste une jeune pouliche blonde à belle avant-scène et elle n'aimait pas ça, c’est tout. Il n’empêche que… quelques temps plus tard, j’ai rejoint son écurie… Comme quoi, faut pas se laisser démonter… 

bottom of page