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Caméra, action, rigolade

Des anecdotes drôles et une retrospective de ma vie d'actrice dans le petit écran.

Première télé

Enfin j'accédais à mon rêve.

Les téléfilms

J'ai ri, j'ai pleuré, j'ai tué, j'ai été tuée, j'ai été blonde, parfois gaufrée... La vie des téléfilms.

Les années 87/88

Alerte, alerte, le système hertzien est menacé par les télés pirates....

Sitcoms et compagnie...

Pour les Filles d'à Côté, il y a tellement à dire, que j'ai créé une page dédiée ici.  Ta, la, ta, ta, ta, la ta, la, la.

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Ahh Plus Belle La Vie ! Commissaire Véra Madigan, pour vous servir. 

Mes premiers pas dans la petite lucarne

Première Télé. NRJ 6. Mars 1985.

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Extrait magazine émission TV6 du mardi  1er Avril  1985

En 1986, la radio NRJ était en tête des audiences et une nouvelle chaîne de télévision dite « libre », parce que diffusée en fréquences pirates du haut de la Tour Eiffel, venait d’émerger : TV6, l’ancêtre de notre actuel M6. Ayant le vent en poupe, NRJ acheta illico une heure d’antenne quotidienne, excepté les week-ends, y colla deux animateurs radio et une gentille potiche blonde, en l’occurrence ma pomme, dite Mademoiselle C. Nous faisions des interviews de groupes et chanteurs en tous genres, j’étais l’ingénue, la candide, celle qui osait poser des questions parfois un peu plus intimes pour faire tomber les masques. Parfois ça marchait, parfois non, certains se rétractaient ouvertement dans leur coquille si j’avais le malheur d’un peu trop titiller leur face cachée. Joe Cocker par exemple. Un homme charmant mais extrêmement pudique qui perdait tout sourire si on tentait de transpercer sa carapace. J’en ai fait les frais… Quand j’ai eu le culot, la naïveté, la bêtise même de lui demander si, dans sa jeunesse, il n’avait pas été tenté par l’autre sexe…

Un rocker comme lui ! Pfffuuu ! Il m’a direct envoyée sur les roses mais très élégamment : « You’re so young my dear, so young… ». Et bim ! Retourne sur ta chaise ! J’ai baragouiné un piteux « Sorry, sorry », il m’a souri, il a fini l’interview très professionnellement et il est parti. Bien sûr, dans la foulée de l’enregistrement, je me suis faite sérieusement remonter les bretelles par la direction d’NRJ : « Mais où as-tu la tête, Mademoiselle C. ? Tu sais à qui tu t’adresses ? ». Et je n’ai plus jamais posé la moindre question sur la prime sexuelle jeunesse de qui que ce soit.

Sexus interrogatio defendus.​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​

Ah ! Il y a eu aussi ce moment magique, inattendu, le 21 Juin 85, la 3ème fête de la musique en France. La chaîne et la radio avaient décidé de marquer un grand coup : ils avaient loué 4500 m2 de plateau en banlieue parisienne, entre Malakoff et Issy-les-Moules, et nous étions une bonne dizaine d’intervenants avec pour mission d’assurer 24h de direct quand les personnalités allaient défiler les unes après les autres au fil de la nuit. L’évènement avait fait le Buzz comme on dirait aujourd’hui et beaucoup de stars avaient afflué dont… dont… je vous le donne en mille… Mister Gainsbourg-Gainsbarre him-self ! Et oui ! Et c’était tard dans la nuit, et j’avais été mandatée par le sous-PDG d’NRJ dit « Canard », sûrement en raison de son rire nasillard, d’accueillir le bonhomme et d’arriver à le faire asseoir à telle place, à tel moment et face à telle caméra, j’étais tétanisée. Je crois que Mister Serge a maté mon décolleté et il m’a suivi, je ne sais même plus comment j’ai réussi à lui parler et même si je lui ai parlé… et en même temps, une fois assis, il s’en foutait complétement de moi parce qu’il avait l’air d’en pincer pour une jeune chanteuse qui avait pourtant une voix de crécelle, en gros, il m’avait un peu larguée mais bon… J’avais une mission, j’étais sur le qui-vive mais je tenais le gouvernail, je maîtrisais le bonhomme. L’Icône Gainsbourg paraissait satisfaite de l’accueil et des demoiselles invitées alors tout allait bien. Mais là où ça s’est corsé, c’est que pendant le show, il y avait des appels téléphoniques de personnes lambda qui souhaitaient poser des questions et bien sûr, c’était aussi mon job de répondre et de faire le relais… Mais à cette heure de la nuit, je gérais, j’avais pris le pli et tout se déroulait très bien jusqu’à ce qu’une tarée, une maboule, s’adresse à Serge de la façon suivante, je vous la fais texto : « Mais Monsieur Gainsbourg, pourquoi vous obstinez-vous à faire chanter Charlotte qui n’a aucune voix ? »

 

Boom ! Le scud ! Le pavé dans la marre, le wakizashi pour se faire harakiri ! Bien joué la gonzesse ! Là, rien qu’à voir la tête de Serge, là oui, je suis dévastée. La boulette ! Mais la boulette ! L’acra antillais parce que celui-là, vraiment il pique ! Cette conne a vraiment visé là où on ne pouvait pas lui faire plus mal, elle avait osé toucher à Charlotte. Alors, d’un coup d’un seul, Gainsbourg s’est métamorphosé en Gainsbarre ; il a gueulé comme un charretier, a traité l’auditrice de tous les noms d’oiseaux, avec aussi quelques pachydermes et dinosaures au passage me semble-t-il, il a sifflé son jaunet, il s’est levé, et s’est barré. Voilà.​​​​​​​

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Serge Gainsbourg et sa marionnette des Guignols lors de l'émission TV "Nulle Part Ailleurs" en 1989. ©  Sipa

Ce fut ma seule rencontre avec Mister Gainsbourg. Mais en revanche, trois ans plus tard, quand nous jouions « L’Ex-Femme de ma Vie » au Théâtre du Splendid, Serge appelait presque tous les soirs Jane avant la représentation. Et comme, dans le couloir, ma loge était la plus proche du téléphone, c’était toujours moi qui décrochais. Il était toujours charmant, très doux, avec toujours un petit mot gentil avant le lever de rideau. Bien sûr, il n’est jamais venu ni à la première, ni à aucune représentation, il ne sortait déjà pratiquement plus à l’époque. Mais quand « le Créateur et sa Muse » se parlaient au téléphone, c’était toujours avec beaucoup de tendresse, de bienveillance. Et ce qui m’a aussi toujours fascinée, c’est que Jane n’avait plus du tout la même voix, plus les mêmes intonations quand elle lui parlait ; elle avait une voix ouatée, veloutée, sa voix de jeune anglaise, celle de ses premiers films, de ses premières chansons d'amour avec son mentor. ​C’était une autre Jane, la Jane de Serge,  quand nous, nous connaissions la Jane de tous les jours, la Jane solaire, celle qui croquait la vie à pleines dents, riait autant qu’elle faisait rire, elle avait un humour fou, la Jane heureuse, la Jane bonheur.votre propre texte et me modifier. C'est facile.

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De gauche à droite : Jane Birkin, Josiane Balasko, Cécile Auclert, Daniel Berlioux, Thierry Lhermitte

Enfin bref… Pour en finir avec mon époque radio-télé + petits cachetons à côté, bien sûr j’ai rencontré pas mal de groupes et vedettes des années 85/90, j’avais une vie assez noctambule, je fréquentais les lieux à la mode tel le Bus Paladium, Les Bains Douches, le Palace… J’étais souvent invitée par des musiciens rencontrés sur l’émission, souvent des pianistes, j’ai toujours eu un petit faible pour les pianistes, j’ai même couché avec 2-3 mais lesquels ? Un petit coup d’une nuit ou une romance de quelques jours ? Ça m’a parfois joué des tours… Je me rappelle qu’un matin, après une soirée bien, bien « branchée » aux Bains Douches, ça a quand même été dur parce que je me suis réveillée -bon, dans mon lit, ça s’était déjà une bonne nouvelle- bien sûr, les yeux collés et la bouche pâteuse -mais ça, c’est normal, c’est le réveil- mais quand j’ai tourné la tête, ah, oh ! Surprise ! Une tête avec une magnifique crinière blonde encadrant un beau visage hâlé me souriait. Le temps que l’oxygène me remonte au cervelet puis, ça y est, je percute, Aïe Pépito ! Sandy ! Sandy M. ! « Bonjour » me roucoule l’hidalgo avec léger accent des îles. Oh ! Mince de crotte !! Je l’avais complétement oublié le beau gosse ! Et je l’avais rapatrié dans mes pénates ?? Diantre ! Je devais être sacrément euh… inspirée… En même temps il faisait la promo de son titre « Exotic and Erotic », New Hot Version’86 et il était sexy en diable alors… Si on ne peut que regarder les gâteaux sans jamais y goûter...

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N'allez pas croire que j’étais une « Marie, couche-toi là », non, vraiment, je n’étais pas une fille facile. Mais c’était une époque bénie ; la loi sur la contraception était passée, pour les filles, c’était quand même synonyme de liberté, pour les gars, synonyme d’un peu moins d’emmerdes… et l’épidémie Sida commençait à peine à se propager, enfin, l’information de l’épidémie Sida commençait tout juste à se propager… Alors les temps étaient plutôt festifs, incontestablement le gouvernement Mitterrand avait soufflé un vent de liberté. Pourvu qu’il ne tourne pas en sens contraire…

Les années 87/88

Et c’est donc aussi dans ces années-là, vers 86/87 que l’audiovisuel ouvrait des portes avec l’arrivée de chaînes privées telles La Cinq, TV6, les chaînes italiennes avec Berlusconi et compagnie, et bien sûr Canal + avec Philippe Gildas, Antoine De Caunes et Les Nuls. Leur arrivée était bien plus qu’un vent de liberté, c’était un boulevard de portes ouvertes à la création. Le PAF, le Paysage Audiovisuel Français, avait grandement besoin d’un grand coup de balai, les Nuls s’y sont engouffrés et avec un atomiseur de Pliz et trois sprays de Bégon, ils ont tout dépoussiéré. Et avec quel talent !  

 

Bien sûr, dans mes premiers pas de jeune comédienne, j’allais cachetonner, ce qui, dans notre jargon, signifie courir après le moindre engagement, parfois grotesque il faut bien le reconnaître -pas très reluisant de faire la doublure nibards pour une boîte de Zan- afin d’obtenir un cachou, ah, ah, pardon, un cachet d’artiste, donc un cacheton. Donc oui, comme tant d’autres et à la moindre occasion, je cachetonnais. Et peu m’importait que ce soit pour des saucisses, des théières, des baigneurs sans sexe ou du gruyère. Parce qu’il nous était impératif pour nous, les Grace Kelly et les Cary Grant en herbe, de les cumuler ces cachetons. Il nous les fallait nos indemnisations d’intermittent du spectacle, un statut déjà à part de la majorité des statuts, un statut ingrat et cruel je peux vous le dire, parce que nous ne repartions pour un tour d’indemnisation que si nous avions le compte de nos cachets ou de nos heures avant la date anniversaire de l’ouverture de nos droits, vous me suivez ? Oui, parce qu’un cachet équivaut aussi à 8 ou 12 heures, ça dépend du boulot et de la production, m’enfin, ça c’est une autre histoire. Et puis je vous ai perdu, alors allons au plus simple : quand c’était en cash, c’était bonnard, 100 francs pour sourire devant une barquette de Paëlla, ça mettait du beurre dans les spaghettis.

Les Nuls produisaient énormément de sketches et la directrice de casting m’aimait bien alors franchement, c’était tout bonus : pas trop mal payé mais surtout super chouette à faire, avec toujours comme priorité ce besoin d’apprentissage. Parce que, quelle sacrée bande de farceurs quand même ! Donc, la grande leçon pour moi était d’arriver à garder mon sérieux. Je me souviens d’un sketch particulièrement croustillant au niveau des costumes mais surtout au niveau du scénario, totalement rocambolesque. C’était une histoire de Supers Héros mais il y avait deux clans : d’un côté, le clan Star Wars avec Chantal Laubie en Princesse Leïla, Alain Chabat en Luke Skywalker et Dominique Farrugia en Chewbacca ; de l’autre côté, Guy Bedos en Superman et ma pomme en Wonder Woman, vous imaginez le tableau ? Guy Bedos m’intimidait beaucoup avec son air canaille et son œil narquois ; quoiqu’il dise, avec lui, il était impossible de savoir avec lui si c’était du lard ou du cochon. Mais qu’est-ce qu’il était drôle !
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Le sketch en lui-même ne m’a pas laissé un souvenir impérissable à part que je n’étais pas la seule à galérer pour rester de marbre parce que personne n’y comprenait rien, c’était d’un anachronisme total, et nous étions totalement ridicules, plantés dans du sable devant trois palmiers, dans ces tenues venues d’une autre galaxie. Guy Bedos était complètement à la ramasse, Alain Chabat essayait de lui expliquer la situation mais il riait tellement que ça n’avait ni queue ni tête, et moi je passais mon temps à faire des tours sur moi-même sans qu’il ne se passe la moindre transformation dans ce costume archaïque qui me comprimait la taille, un vrai carcan, et en plus je me gondolais comme une baleine sur mes hauts talons, c’était un vrai calvaire. M’âm Scarlett dans « Autant en emporte le vent ». « Plus fort, Mammy, plus fort ! ». Mais elle était maso la Scarlett, non ? Elle s’accrochait à ce mollasson d’Ashley alors qu’elle avait le chaud passionné Rhett Butler à ses pieds ! Franchement, faut avoir du sable noir de suie dans les yeux. Faut dire que l’incend… Et voilà. Voilà que je digresse encore. I beg your pardon.

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Extrait "Au temps en emporte le vent"

J’ai eu la chance de vivre plein d’expériences enrichissantes et de faire plein de belles rencontres dans ma prime jeunesse. J’avais 20/25 ans, je travaillais régulièrement, suffisamment en tout cas pour prendre mon envol et être autonome et je touchais à toutes les disciplines. Mon chemin a été celui qu’il a été, je ne regrette rien. Bon, même si je me pose un peu des questions parfois quand même… 

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Extrait : Wonder Woman (série télévisée)

La carrière de Karin Viard ne m’aurait pas déplu non plus, au départ, nous étions un peu dans le même registre. D’ailleurs nous avons été en compétition pour le film « Delicatessen » de Jean-Pierre Jeunet. Rôle : la fille qui fait couiner les ressorts du lit à l’étage au-dessus de la violoncelliste, me semble-t-il. Jusqu’au bout, le directeur de casting nous a fait attendre, comme d’hab, je me suis vengée sur mon ami frigidaire, toujours replet ; quand il a commencé à présenter quelques signes de : « y-a-plus-grand-chose-à-part-de-la-mayo », j’ai croqué une à une toutes les boules de mon chapelet sans les avaler -en ce temps-là, j’avais de bonnes dents- et à la finale, couic ! La guillotine sur le cou, c’est définitif, Karin Viard obtient le rôle. Bien sûr, ce dont je vous parle, elle ne l’a probablement jamais su et elle est formidable dans le film, mais si ça avait l’inverse ? Si j’avais été choisie ? Bien sûr que ma carrière aurait été différente, mais m’aurait-elle davantage convenu ? Aurais-je été comblée ?

 

De toute façon, elles sont complètement crétines ces questions parce que les réponses, je ne les aurai jamais.

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"Mon amant me dit que je dépense trop, qu’est-ce que t’en penses ?"

La mort d’un bavard

En 1992, je pars à Toulouse tourner un téléfilm, « La mort d’un Bavard », une comédie douce-amère dont le décor principal est une entreprise familiale de pompes funèbres. Ambiance croque-morts… Dans le rôle du patriarche à la mine patibulaire, Jean-Pierre Kalfon, le méchant de tant de fims des années 70/80 ; dans la vie, une gueule de tueur, oui, mais un cœur en or., nous sommes restés très amis.

 

Une saga basique en quatre épisodes sur de sordides histoires familiales d’héritage, de meurtres, de disparitions au milieu des cercueils et des candélabres. Les personnages étaient tous plus pourris les uns que les autres, les situations, souvent gaguesques, mais Diable ! Que ce fût jubilatoire d’interpréter cette « poule » fourbe, tentatrice et calculatrice ! J’ai adoré !

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"Ciel ! Un cadavre !
Mon mari !"

Cassidi et Cassidi

1987- Téléfilm en en deux parties de Joël Santoni.

Je ne vais pas m’arrêter sur tous les téléfilms ou épisodes de séries où j’ai eu des rôles premiers, secondaires, tertiaires ou de « toute petite ère », beaucoup sont déjà tombés dans les oubliettes. Je me souviens de certains plus que d’autres parce que forcément, il s’est passé quelque chose. 
Par exemple, à Marseille en 1997, je tournais avec un grand Monsieur, Joël Santoni, le réalisateur « d’Une Famille Formidable ». Mon rôle : Roxane, une toxico-prostituée. Ce n’était pas un rôle facile et j’avais beaucoup travaillé pour l’approcher ; j’avais même côtoyé une fille dans le milieu, que je voyais régulièrement et avec qui j’avais réussi à tisser une sorte de confiance je dirais… En tout cas, de respect. Elle m’a beaucoup aidé.

Enfin toujours est-il que, ce que je voulais dire c’est que, un soir de tournage, il y avait un pot de fin de semaine organisé par la production au Mercure Centre Bourse, un hôtel près du Vieux Port où une bonne partie de l’équipe était logée, moi y compris, j’étais encore parisienne à l’époque. Donc tout le monde se détend et papote, petits fours, cocktails et bières à gogo, on ne refait pas le monde mais on refait la journée, les séquences qui sont en boîte, les plans qui restent à faire quand j’abandonne momentanément les convives direction le lieu d’aisance. Je me rappelle que je riais et que je regardais les copains derrière moi et puis je ne me souviens plus trop de rien parce que bim ! Sur le chemin des toilettes, il y avait un mur, un mur avec un angle droit à 90° parfait qui masquait la porte des toilettes dont sortait l’assistant caméra, les yeux rivés sur sa braguette, tandis que je déboulais morte de rire la tête dévissée vers l’arrière.

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Alors moi, la tête en arrière, et lui le front en avant, oui, forcément, il y a eu collision. Et quand il a relevé la tête, le haut de son front a percuté de plein fouet le haut de ma pommette. Knock-out, Ko, sonnée, je ne sais plus si je suis tombée mais les 36 chandelles, elles, oui je les ai vues tourner. Comme quoi, et je l’ai toujours dit, tout est une question de timing dans la vie. Une seconde avant ou une seconde après peuvent faire basculer le cours d’une existence. 

Toujours est-il qu’on me remet debout, puis poche de glace sur et sous l’œil, SOS Médecins qui prescrit de « l’Extranase » -merci, pas besoin d’en rajouter une couche- 9 comprimés par jour, et la triste moue du metteur en scène qui avait bien compris que, pendant quelques jours, j’allais être difficilement filmable. Parce que ça n’a pas loupé. Au réveil, j’avais le coquard de la castagne, l’auréole bleu-marine-pourpre autour du globe oculaire, j’étais pas belle à voir. Bien sûr, la maquilleuse et le chef opérateur se sont longuement concertés afin d’exploiter au mieux toutes les technologies make-up/images de trucage pour camoufler au mieux l’hématome, on n’était pas loin des effets spéciaux. En gros, pour atténuer le gnon, la maquilleuse me sculptait la moitié du visage avec de la pâte couvrante et hyper épaisse vert argile limite olive première pression à froid, c’était terrible. Hulk, j’avais le profil Hulk. Bon, ça c’était juste la base, après elle repassait dessus, pouf-pouf, du rose, pouf-pouf du jaune, elle colorait, tentait de redonner un tantinet d’éclat à cette peau de chagrin et ça passait à peu près mais bien sûr, je n’ai pas eu beaucoup de gros plans dans cet épisode, plutôt des plans américains et encore, sous lumière tamisée et de profil, à l’égyptienne. Des plans Néfertiti.

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Voilà une petite anecdote comme ça, au débotté, pour passer le temps… Mais surtout parce que Joël Santoni était un grand monsieur, un personnage haut en couleurs, un excellent réalisateur, un maousse costaud grand cœur sur pattes. C’est un des rares metteurs en scène avec qui je serais peut-être sortie de ma retraite très, très, très anticipée s’il m’avait sollicitée… Mais ça n’est pas arrivé ; le Grand Metteur en Scène de la Vie, lui, n’en a pas décidé ainsi. 

Père et Maire

2002-2009

Concernant « Père et Maire », une série de TF1 de 24 épisodes tournés à Vendôme puis Angoulême, je me ferai très discrète. La disparition subite et brutale en 2006 de Daniel Rialet, le Père de la série m’oblige à une certaine pudeur ; pas un seul membre de l’équipe n’est sorti indemne de ce tsunami. Daniel est parti d’un coup d’un seul et sans prévenir, à 46 ans, fauché en pleine gloire comme on dit. Daniel était un pur, un doux, un ange, oui, un ange. Un ange à qui la faucheuse a sectionné les ailes, personne n’aurait pu s’attendre à cette dégueulasserie.Après, à la demande la chaine je crois, les producteurs ont bien essayé de poursuivre l’aventure avec un nouveau curé mais le cœur n’y était plus, le ressort était cassé et le Clown Christian Rauth avait perdu son Auguste, son alter ego. Les nouveaux épisodes avec ce nouvel abbé n’ont pas remporté le succès escompté, le très précieux fameux audimat sur la ménagère de moins de 50 ans battait de l’aile alors fin Juillet 2009, la série s’est arrêtée. C’est aussi simple que ça.

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Photo de casting "Père et Maire" © Tous droits réservés
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     Les Filles d'à Côté    

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Plus Belle La Vie

Je fais volontairement l’impasse sur quelques téléfilms mais je vous parle volontiers de « Plus Belle La Vie » que j’ai intégré pendant trois ans de 2006 à 2009 dans le rôle de la Commissaire Véra Madigan. Franchement ? Ce fût le personnage le plus ingrat que j’ai eu à interpréter à la télévision. Bon, déjà j’avais quelque embonpoint à l’époque, je ne me sentais pas très sexy, mais en plus je me coltinais des tonnes de textes administratifs, abscons et rébarbatifs au possible du genre : « Mademoiselle Chassel, pourquoi votre conseiller juridique, à l’encontre de votre avocat, Maître Chaurrel, vous a-t-il largement encouragée à signer cette procuration, la 885-bis, au nom de votre prétendue nièce, Mademoiselle Chammel alors que vous-même étiez écrouée à la prison des Baumettes ? ». 

Armmmfff ! La régie ! L’accessoiriste ! Par Juris Victimus ! Donnez-moi une corde pour me pendre !
 
Néanmoins, je garde un excellent souvenir de cette aventure. Je n’y étais que par période puisque je tournais aussi ailleurs. Je devais être aux studios à 6h30/7H quand j’étais des premières séquences. En tant que marseillaise, je venais par mes propres moyens, je me garais au parking et j’allais directement au HMC, l’Habillage-Maquillage-Coiffure, le très précieux sas pour passer du réel au fictif, le transit entre les loges et le plateau, le passage obligatoire pour la transformation. Parce que franchement, à 6h30 du mat, souvent, nos gueules… Les façades nécessitent souvent un bon petit ravalement... Je me souviens d’un matin où l’habilleuse et moi, la tête encore pleinement dans l’édredon, sommes parties en fou-rire parce que je ne devais vraiment pas être très opérationnelle en partant de chez moi : quand j’ai dû me changer pour endosser mon costume de flic en civile, j’avais une boots noire talon carré à mon pied droit, et une botte marron croco vaseux talon Santiag à l’autre peton. Hé oui… Dans la voiture, je  me disais bien que j’avais du mal à freiner…  

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En 2009, bye-bye la télévision

Je décide d'arrêter la télévision pour me consacrer à d'autres projets artistiques, le théâtre, l'écriture, la musique... Je disparaîs un mois en Italie pour écrire mon premier roman : "A propos de Cora Martino".

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